LE STRESS ET LE LANGAGE DU CORPS
Des mots comme stress, anxiété, tension,
ont maintenant leur place dans le langage de la vie quotidienne, même
si leur définition est souvent imprécise. Chacun s'accorde
à penser que la santé est influencée par les événements
extérieurs et les conditions de vie qui demandent de plus en plus
de capacité d'adaptation. La médecine reconnaît
elle-même l'importance des facteurs psychologiques dans l'origine
et le développement des maladies comme l'infarctus, l'hypertension,
l'ulcère de l'estomac, la migraine ou encore le cancer pour citer
les plus courantes. Face aux exigences de la vie socioprofessionnelle, à la remise en question des valeurs traditionnelles, à l'évolution des structures sociales et familiales, à l'accélération du rythme de vie, il devient de plus en plus difficile à l'homme de s'adapter et son organisme physique accepte plus ou moins bien les contraintes auxquelles il est soumis. La notion de stress appartient à la médecine psychosomatique : elle traduit cette difficulté d'adaptation de l'homme moderne et recouvre des symptômes variés que chacun connaît : oppression respiratoire, palpitations cardiaques, jambes qui tremblent, boule dans la gorge, etc... Les sensations éprouvées dans les situations stressantes sont indépendantes des causes du stress. C'est une réaction globale de l'organisme. Le Professeur Hans SELYE qui, le premier, a défini le concept actuel de stress a écrit : «L'homme moderne doit maîtriser son stress et apprendre à s'adapter, sinon il sera voué à l'échec professionnel, à la maladie, à la mort prématurée».
Si, pendant longtemps, l'homme s'est trouvé face à des
dangers physiques dans les sociétés primitives, les stress
qu'il subit dans les sociétés civilisées sont de
plus en plus de nature psychologique. Et la réponse à
ces «agressions» psychiques dépend beaucoup plus
de notre manière de les interpréter et de nous y adapter
que des agressions elles-mêmes. A défaut de transformer
la société, nous pouvons apprendre à mieux réagir,
à compenser les conséquences physiques du stress pour
préserver notre capital santé et notre équilibre
intérieur. La définition scientifique du stress
Le stress a été défini scientifiquement par le
Professeur Hans SELYE de Montréal en 1950 sous le nom de «Syndrome
Général d'Adaptation» ou S.G.A. La réaction de stress Tout stress extérieur, physique ou psychologique, agréable ou désagréable, provoque une réponse du corps, identique et stéréotypée : réactions hormonale ,organique, musculaire, etc...
La plupart du temps, l'organisme est capable de s'adapter. Cependant,
en cas de demande ou d'agression trop intense ou trop prolongée,
la réaction exigée peut dépasser les capacités
de résistance du corps et entraîner des effets nocifs.
«Ce qui est important n'est pas
ce qui nous arrive, mais la manière dont en le prend».
L'homme moderne doit développer consciemment ses capacités
de détente et désamorcer la réaction animale Combat-Fuite
pour combattre le stress. Les causes du stress 1. Les causes physiques :
Le stress peut avoir des causes physiques: La réponse à ces stress passe par une modification des conditions de vie. Les facteurs alimentaires, dans la mesure où ils conditionnent le bon équilibre de notre système nerveux, sont fondamentaux.
Notre résistance nerveuse est diminuée par : 2. Les facteurs psychiques
Toute situation qui nécessite une adaptation, une modification
des comportements est génératrice de stress. Le stress
dépend de notre capacité à nous adapter au changement,
de notre flexibilité face aux situations. Les psychiatres Thomas
H. Holmes et Richard H. Rahe ont d'ailleurs établi une échelle
des évènements stressants de la vie.
Nous réagirons difféxemment en fonction de : La réponse de l'organisme au stress Physiologiquement, ce sont le système nerveux et le système endoctrinien qui contrôlent notre manière de nous adapter. |
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Le système nerveux (voir schéma) est représenté
essentiellement dans la réponse au stress par le système
nerveux sympathique, appelé aussi végétatif dont
les fibres partent de la base du cerveau, descendent le long de la moelle
épinière et vont innerver les organes internes (estomac,
intestins, cour, etc. ). Le système nerveux sympathique secrète en particulier l'adrénaline ainsi que d'autres hormones appelées catélochamines. L'adrénaline, secrétée immédiatement, commande la réaction d'alarme (voir schéma 2). Elle libère le sucre stocké dans le foie pour faciliter la réaction musculaire. Elle accélère également le rythme cardiaque, oriente la circulation sanguine vers les muscles et le cerveau, et augmente la pression sanguine. Elle commande la libération des acides gras contenus dans les tissus graisseux pour fournir une énergie supplémentaire. Le système endocrinien (voir schéma 1) est représenté par les glandes corticosurrénales situées au dessus de chaque rein et qui produisent des hormones nommées corticoïdes, dont la plus importante est la cortisone. La réaction des glandes surrénales est commandé au niveau du cerveau par l'hypothalamus et l'hypophyse qui, sous l'effet du stress vont secréter une hormone appelée A.C.T.H. qui va stimuler la production de corticoïdes. Les corticoïdes augmentent la production des sucres dans le foie pour reconstituer les réserves, et inhibent les réactions inflammatoires produites par le stress. Ils agissent également dans un second temps. |
La cortisone est une hormone appelée syntoxique, c'est-à-dire
qui transmet aux tissus agressés un message de tolérance,
leur demandant de ne pas réagir. Cela explique ses propriétésanti-inflammatoires
mais aussi l'affaiblissement immunitaire qu'elle crée à
long terme. Longtemps, les chercheurs se sont concentrés sur la nécessité de localiser dans le cerveau la réaction émotionnelle au stress. C'est en 1955 que W.R. HESS prouva le rôle fondamental de l'hypothalamus. L'hypothalamus est situé à la base du cerveau (schéma 3) et centralise les informations de tous les organes des sens, en particulier de la peau. Il existe à l'intérieur du cerveau un circuit interne entre l'hypothalamus, le système lirnbique qui commande nos émotions et le cortex, siège des pensées. C'est ainsi que nos pensées et nos émotions influencent notre corps et réciproquement. Le système nerveux sympathique prend ses racines dans l'hypotha- lamus qui en est le régulateur. C'est par lui que des «ordres» sont donnés aux différents organes du corps. L' hypothalamus contrôle également l'hypophyse qui commande elle-même le système glandulaire endocrinien. On voit ainsi son rôle fondamental d'«ordinateur central» dans les situations de stress. |
Les effets du stress chronique
La réaction du corps au stress est une réaction de
mobilisation de l'énergie disponible en vue de l'action suivie
d'une reconstitution des ressources. En cas de situations stressantes
répétées ou trop intenses, la sécrétion
répétée d'adrénaline peut entraîner
de l'hypertension artérielle et des troubles du rythme
cardiaque à cause de l'excès de libération
de sucres et d'acides gras dans le sang, mais aussi parce que l'adrénaline
accélère la coagulation sanguine. Cet excès peut
causer aussi des troubles digestifs fonctionnels, en particulier les
ulcères de l'estomac et la constipation.
L'énergie mobilisée par cette réaction d'alarme
face au danger, réel ou imaginaire, se traduit par une augmentation
du tonus musculaire qui, s'il n'est pas dépensé, entraîne
tensions et raideurs articulaires.
On retrouve là les symptômes liés aux traitements
excessifs par la cortisone et l'explication des maladies liées
au stress.
La réaction du corps passe par plusieurs phases: - de troubles digestifs, - de troubles gynécologiques, - de troubles urinaires, - de maladies de peau, - de cancers, - de dépressions nerveuses. |
Stress et tension musculaire
Comme nous l'avons vu, dans les états de stress, il y a une mobilisation
musculaire en vue de l'action. Toute tension psychologique
se traduit par une augmentation souvent inconsciente de la tension musculaire.
Le stress, pattern neuromusculaire Pour résumer, ce qui caractérise l'expérience d'une personne stressée, c'est une réponse globale de l'organisme sur tous les plans : organique, circulatoire, hormonal et musculaire.
De plus, face à un stress psycho-émotionnel, chacun a,
en fonction de son histoire et de son expérience personnelle,
une manière particulière de réagir. Cette
façon particulière de réagir est caractérisée
par un ensemble de contractures musculaires spécifiques à
chaque personne et que nous appellerons un «pattern» neuromusculaire.
Cet ensemble de contractures correspond au besoin d'exprimer sa réaction
personnelle face à une situation, réaction influencée
par la manière dont nous évaluons la situation. En effet,
nous comparons inconsciemment la situation à nos expériences
passées, nous la relions à nos attentes et, souvent dans
les situations stressantes, à nos peurs.
Lorsqu'il y a situation de stress chronique, les tensions musculaires
persistent. Elles peuvent se réveiller également
et être entretenues par le souvenir de la situation stressante,
sans que la personne soit réellement dans la situation. Elles
peuvent aussi réapparaître à l'occasion d'une émotion
qui surgit dans une autre situation. Par exemple, si dans une situation
passée, vous vous êtes retenu de pleurer et si une autre
expérience de la vie vous amène à pleurer, les
tensions musculaires liées à la situation passée
vont réapparaître.
Certains muscles perdent de leur souplesse et des parties du corps se
rigidifient. D'autres perdent de leur tonus par compensation et
cela entraîne un relâchement néfaste d'autres parties
du corps. Il en résulte des déformations et des raideurs
qui sont caractéristiques de nos attitudes face à la vie.
La respiration se fait moins librement et nous ne pouvons plus réagir
qu'au travers de comportements habituels et rigides dont nous finissons
par ne plus être conscients. |
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Les techniques manuelles anti-stress
et la relaxation
1) Les techniques manuelles anti-stress qui recouvrent plusieurs techniques de massage non médicales sont ainsi nommées depuis que l'emploi du terme «Massage» a été réservé par la loi aux techniques de kinésithérapie.
«On entend par massage toute manouvre réalisée sur
la peau manuellement ou par l'intermédiaire d'appareils (...)
qui comporte une mobilisation ou une stimulation méthodique,
mécanique ou réflexe des tissus». Décret
du 26 août 1985
Les techniques manuelles anti-stress sont particulièrement
efficaces car elles s'attachent à compenser les différentes
réactions au stress. Elles détendent la musculature
et améliorent la circulation sanguine par une action mécanique,
elles rétablissent un bon fonctionnement des organes internes,
renforcent le système nerveux et rééquilibrent
le système hormonal par une action réflexe et énergétique
sur certains points spécifiques du corps. Elles libèrent
la respiration et apportent par le toucher le soutien affectif nécessaire
dans les moments difficiles. 2) La relaxation est un moyen de détente hors sommeil qui amorce une décroissance des tensions, pour démarrer un autre système de fonctionnement qui, au lieu d'accéder sans cesse vers un but impossible à atteindre, donne des périodes de repos, de récupération, de reprise des forces mentales.
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